Post by SylvainEn fait l'hélice est avant tout utile pour rafraîchir le pilote.
Et que l'on ne me dise pas le contraire, j'ai la preuve : quand l'hélice
s'arrête de tourner, le pilote transpire.
Bon, voilà...
Tiens, quelques mésaventures, toujours strictement authentiques.
Hélice qui s'arrête...
1961 Panne de moteur au décollage, à Saint-Cyr, sur un Jodel D
117. Hélice en croix vers 30 m de hauteur. Je réussis à poser
l’appareil sans casse, en évitant route, ligne haute tension et voie de
chemin de fer qui me barraient l’horizon ! Cause : robinet d’essence
fermé. Actions vitales faites machinalement. Faute personnelle, une
sacrée leçon !
1963 Sur un Ryan " Navion", train rentrant, hélice a pas
variable. En région parisienne, vers 2000 m d’altitude : vibrations
brutales menaçant d’arracher le moteur de son bâti. Moteur réduit,
contacts radio "Panne, panne, panne", je réussis à rejoindre la
verticale Saint-Cyr, puis celle de Guyancourt, avant d'atteindre
Toussus-le-Noble (mon terrain de départ, où il y avait des ateliers de
répération) en vol plané et à me poser sans problème sur une piste
libérée par le contrôle (Rupture de butée de pale d’hélice à pas
variable). Accidentel.
1971 Un retour Cannes-Royan. J'adorais voyager en VFR "on-top", à
500 pieds au-dessus de la couche. Plein ciel de gloire, on est des
Dieux... Tout d'un coup, au niveau 125, vers le massif central, la
bourrique, malgré les précautions d'usage (réchauffage carbu), se met à
faire des rototos, perd beaucoup de tours et nous voilà embarqués dans
une descente splendide avec probablement le Sancy, le Mont Dore ou la
chaîne des Puits en-dessous...
Cap sud-ouest, trimé pour la finesse max, bien stabilisés, nous nous
engloutissons dans le coton... Que le temps passe lentement dans de
telles conditions... On mouille la chemise, les yeux entre horizon,
badin, vario et alti... Et cette aiguille qui déroule ses tours à
l'inverse d'une montre. C'était interminable ! De plus, ça
s'assombrissait sinistrement... Enfin, on devine quelques taches
sombres, en-dessous... le sol ? Oui, et assez bas pour nous rassurer
lors de l'émergence de la couche. Ouf !
Au loin, un grand cours d'eau : la Garonne. Le VOR nous situe bien
Agen-La Garenne... Et la bourrique repart, ayant sans doute retrouvé
une température qui lui convenait mieux. Après avoir craché ses dernier
cristaux de glace, elle donnait enfin tous ses tours pour une pression
d'admission normale. C'est bon, cap sur Royan. "Non, non, on est assez
près maintenant, je vais rester sous la couche...". Le moral remonte et
le lourd silence dans l'avion se dissipe avec l'arrivée des premières
éclaircies. Conditions météo très givrantes.
1986 A bord du F-GBVJ, de l'aéro-club de Pons, 2400 pieds, Est de
La Rochelle. Le moteur "ratatouille" d'un coup, puis l'hélice se
matérialise, bien en croix... Tentatives de redémarrage, rien n'y fait,
ce n'est pas du givrage et je perds de l’altitude.
La Rochelle comprend la situation : "Victor Juliette, circuit clair,
vous avez liberté de manœuvre". Vol plané, atterrissage sans problème,
je réussis à me poser directement sur la piste de Laleu. A l'atelier de
réparation, on a trouvé un gros dépôt de plomb sur les bougies.
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Jacques DASSIÉ
Toujours sçavoir plus
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